Blum
LivreDisponible
1996
Importance matérielle :
610 p.- 16 pl. : ill. : 24 cm
Certains hommes politiques français continuent de se réclamer de lui : Léon Blum, l'apôtre du socialisme, le disciple de Jaurès, est pourtant venu tard à la politique. Il fut d'abord le critique littéraire le plus remarqué de son temps. Homme de plume avant d'être un homme de tribunes et d'action, il aimait Stendhal, le cardinal de Retz, Michelet, mais aussi Gide et Proust, et il admira beaucoup Shakespeare, Tolstoï, Goethe, dont on retrouve les oeuvres à son chevet jusqu'en 1950, à la veille de sa mort. Il se maria trois fois, toute sa vie eut besoin d'une présence féminine, et la personnalité de chacune de ses femmes annonce et épouse parfaitement les grands choix de son existence : Lise, qui accueille le Paris littéraire des années 1900. Thérèse, la militante socialiste, Jeanne enfin, la compagne des mauvais jours... De longues années de travail, les plus hautes fonctions de l'Etat, les difficultés du Front populaire, l'antisémitisme toujours renaissant, la déportation et la mort parfois atroce de ceux qu'il aimait n'entamèrent pas un optimisme viscéral et une hauteur de vues vraiment exceptionnelle. Il écrivit de Buchenwald un testament spirituel inédit à ce jour : "Non seulement je n'ai pas été gagné par la contagion des idées de représailles, non seulement je ne renie rien de mes convictions passées, mais au contraire j'y persévère avec une certitude plus entière et une foi plus ardente que jamais. J'y persévère non pas quoique, mais parce que Français, socialiste et Juif. Les conditions de la Paix véritable sont restées les mêmes, aussi bien que les conditions de la Justice sociale. Elles ne sont pas à la merci de nos misères nationales ou personnelles."