La Marquise de Maillé et Provins
Née en 1896 et décédée en 1972, Aliette de Rohan-Chabot, marquise de Maillé, fut historienne de l’art et archéologue spécialisée dans l’étude des édifices religieux, particulièrement ceux de l’époque médiévale et en particulier pré-romane. Elle joua un rôle majeur dans la fondation et le développement de La Sauvegarde de l’Art Français, association devenue fondation reconnue d’utilité publique, qui finance la restauration d’églises rurales (souvent non classées), d’édifices antérieurs au XIXᵉ siècle, ainsi que la conservation préventive du patrimoine mobilier.
Pendant plus de quarante ans elle se consacra à l’établissement d’un inventaire du patrimoine architectural de plusieurs départements, dont la Seine-et-Marne. Elle visita et documenta pas moins de 266 édifices dans ce département, consignant fiches, plans, photographies, relevés, etc. En de nombreuses circonstances son travail a permis d’identifier des monuments en danger, d’évaluer leur état et de mobiliser des ressources pour leur protection.
À Provins, ses travaux ont été précurseurs et décisifs pour la reconnaissance de la haute valeur patrimoniale de ses monuments anciens. Son ouvrage : Provins, les monuments religieux (1939), en deux volumes (tome I : Saint-Quiriace, chapelle du Palais des comtes, Église de Saint-Thibaut ; tome II : Saint-Ayoul, Sainte-Croix, le Couvent des Cordelières), décrit avec rigueur les structures, l’histoire, le mobilier et les décorations des édifices, en croisant sources textuelles et étude de terrain.
Mais son étude de Provins, motivée par une démarche avant tout scientifique et rationnelle, a fait bien plus que recenser. Elle a cherché à restituer la cohérence urbaine et architecturale de la cité médiévale, à montrer les continuités entre les fonctions religieuses, marchandes, défensives. Elle a mis en lumière l’intérêt patrimonial de bâtiments moins connus ou moins valorisés, ce qui a favorisé leur protection future. Son enquête de 1931-1932 sur les caves et galeries souterraines de Provins, par exemple, a coïncidé avec un pic de protections réglementaires touchant « une trentaine » de ces caves, ce qui constitue l’exemple le plus solide d’un effet direct de sa documentation sur des mesures de sauvegarde officielles, bien en amont de l’inscription de Provins sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO.
La SHAAP et la Ville de Provins savent mieux que quiconque le rôle capital que « la marquise » a joué dans le sauvetage de la Maison romane, devenue musée de Provins et du Provinois, et lui témoignent leur reconnaissance au travers de :
L’exposition « La Marquise de Maillé & Provins »
organisée par la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Provins et le Service des patrimoines de la Ville de Provins
au Musée de Provins et du Provinois
Maison romane
7 rue du Palais
77160 Provins
du 20 septembre au 2 novembre 2025
Avec le concours des services de la Ville de Provins, de la Cité épiscopale - Musée et Patrimoine (Virginie Lacour, directrice), du Conseil d’Administration de la SHAAP