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De la ville régénérée à la ville impie - Maxime Hermant

De la ville régénérée à la ville impie

L’Église, les fidèles et la Révolution à Provins

(années 1770-1815)

Maxime Hermant est professeur agrégé d’histoire-géographie, docteur en histoire de l’université Paris-Nanterre et membre associé du MéMo (Centre d’histoire des sociétés médiévales et modernes). Son livre vient d'être publié (1)  

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Préface de Monique Cottret.

Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2025, 314 pages. Format 15,5 x 24 cm. ISBN : 979-10-413-0067-9, 26,00 €.

Avec ses 66 cloches, sa vingtaine d’établissements religieux et un clergé bien implanté, Provins est une petite commune de 5000 habitants offrant un cadre idéal pour analyser la problématique religieuse de la Révolution et de l’Empire. Provins donne à voir l’image d’un calme apparent où la modération et la recherche de compromis semblent être la règle.

Pourtant, le lieu n’est pas dépourvu de tensions et de conflictualités. Durant la période, les fidèles voient leurs cadres spirituels être ébranlés. La circonscription paroissiale est repensée en 1791 ; les églises sont fermées au culte entre 1793 et 1795 ; les signes religieux sont exclus de l’espace public durant de nombreuses années ; les cimetières sont déplacés à l’extérieur des murs de la ville, tandis que l’encadrement des fidèles par le clergé est bouleversé par la question du serment, la suppression des ordres monastiques et la lutte contre le fanatisme, véritable boussole pour les autorités républicaines. Ces pages invitent à une relecture de la question religieuse de la Révolution en proposant une approche renouvelée des conflits au-delà de l’opposition dichotomique entre prêtres jureurs et prêtres réfractaires et de la caricature d’une Révolution antireligion et d’une Église par essence contre-révolutionnaire.

L’histoire locale offre ainsi la possibilité de rendre compte de la complexité des situations, de souligner la grande variété des parcours individuels et d’éviter les généralisations hâtives. Maxime Hermant est professeur agrégé d’histoire-géographie, docteur en histoire de l’université Paris-Nanterre et membre associé du MéMo (Centre d’histoire des sociétés médiévales et modernes). De 2009 à 2011, il a réalisé en amont de sa thèse consacrée à l’Église, les fidèles et la Révolution à Provins, un mémoire de master II portant sur la société populaire de Provins entre 1791 et 1795.

(1) Publié avec le soutien du Centre d’histoire des sociétés médiévales et modernes (MéMo, Université Paris-Nanterre), de la Ville de Provins et de la Société des études robespierristes.

 

Table des matières

I. Une ville toute catholique en crise ? (1770-1789)

  • Une réforme tridentine aboutie ?
  • Une Église en crise ?
  • Jansénisme et sociabilité des Lumières : un clergé et une Église en leur temps
  • La préparation des États généraux et l’attente d’une régénération

II. Clergé, églises et paroisses : les conséquences locales de la politique religieuse de la Révolution (1789-1792)

  • La fin d’un monde : la suppression des communautés religieuses
  • Négociation, rejet et adaptation : la nouvelle circonscription paroissiale
  • Le clergé face au serment

III. L’Église, le clergé et les fidèles dans la ville en révolution

  • Faire croire à la Révolution
  • Mutations et persistances des pratiques religieuses

IV. L’entrée en République et la lutte contre les fanatiques (1792-1794)

  • L’entrée en République
  • Défanatiser la ville : la lutte contre les suspects et les ennemis de la Révolution
  • Les outils de la défanatisation

V. Exercer le culte dans la ville sécularisée (1792-1794)

  • La laïcisation de l’espace public
  • Les édifices religieux
  • Les fidèles dans la ville désacralisée

VI. Une Église réconciliée (1794-1801)

  • • La réorganisation spontanée du culte
  • • Une pratique religieuse restreinte
  • • Le dimanche et le décadi : les cérémonies civiques concurrencées par les fêtes décadaires
  • • Urbanisme et hygiénisme : la poursuite de la vente des biens nationaux et la question des cimetières

VII. Provins dans la réorganisation concordataire

  • • De l’Église constitutionnelle à l’Église concordataire
  • • L’Église concordataire provinoise
  • • Un espace religieux à repenser

VIII. Réconciliation, discipline et reconquête

  • • Ancrer la réconciliation
  • • Discipline du clergé et rigueur pastorale
  • • Fêtes et processions : reconquérir la ville
  • • Faire de bons chrétiens

IX. Miséricorde et punition divines. La ville face à la guerre (1814-1815)

  • • Ville occupée, ville punie
  • • Pratiquer le culte en temps de guerre
  • • Les tentatives d’interprétation religieuse de la guerre