'Je veux bien passer pour un salaud aux yeux des imbčiles, confie Desproges en juin 1986. Je pratique l'art du pamphlet, il faut le prendre pour ce qu'il est dans notre ̌poque ramollie o̮ tout le monde a peur, a honte, se censure.' ° travers une multitude d'archives inďites et nombre d'entretiens introuvables, Desproges se raconte. Manuscrits, correspondances, dessins et collages, articles de L'Aurore et d'ailleurs, řquisitoires inďits, photographies, interviews exhuměs : on dčouvre un Desproges en devenir puis au fa̋te de sa renommě. De ses lettres de troufion enr̥ľ contre son gř, de celles de l'amoureux exalť ou de ses chansons de jeunesse ̌mergent dǰ̉ son 'obsession de la belle langue' et son 'humour clš en main avec vue imprenable sur le cimetïre'. Sa fřociť et sa dr̥lerie cachent aussi un homme complexe, bourreľ de paradoxes et empreint d'une immense tendresse, sans cesse bringuebaľ dans une 'turbulence heureuse et dšolě'. Éternel sujet d'enchantement, cet artiste iconoclaste et prolifique nous rǧale encore de sa plume et de ses traits d'esprit. Ce premier ouvrage illustř nous offre un revigorant et jubilatoire plongeon dans l'univers desprogien : Desproges comme vous ne l'avez jamais lu. 'J'ai 43 ans, je suis bourgeois. Ma race ' Blanche, imprčise, normale. Je ne suis pas beau, il y a la t̊te et l'ensemble. Je suis moins beau que certains couchers de soleil sur le Palais-Bourbon, et moins ̌videmment řotique que les ̌pḧbes de Praxiẗle. Cependant la marque du temps et du Chivas Regal sur ma rude trogne de trappiste lubrique immature attire vers moi des femmes honn̊tes et m̊me quelques sous-secrťaires d'État qui portent moins souvent de culotte que de respect ̉ Lǒn Blum. Et de nombreuses femmes du monde trouvent que j'ai la peau douce'' Přface de Philippe Meyer Édition ľaborě par Perrine Desproges et Cčile Thomas