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Conférence Paul VOHA
Date de début
le Samedi 07 décembre 2024 de 15:00 à 16:30

Ancien élève de l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, agrégé d’histoire, docteur, Paul Vo-Ha est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 depuis septembre 2017.

Sa thèse, menée sous la direction d’Hervé Drévillon et Nicolas Le Roux, soutenue en 2015, s’intitule Rendre les armes, le sort des vaincus XVIe-XVIIe siècles. Elle analyse l’issue des combats et des sièges des guerres d’Italie aux guerres de Louis XIV. Ce travail remanié est sorti en mars 2017 aux éditions Champ Vallon.

En parallèle, il poursuit un nouveau projet de recherche autour de la place des minorités confessionnelles dans les armées du roi de France, du XVIe au XVIIIe siècle. L’armée royale, tout au long de l’époque moderne constitue en effet un espace multiconfessionnel, où coexistent des soldats de toutes les religions. Il s'agit d'étudier, sans irénisme, la manière dont l'État royal, pragmatique, mais également soucieux d'épuration religieuse, traite les minorités confessionnelles (calvinistes, luthériens, juifs, musulmans, orthodoxes, "grecs"...) qui servent le roi dans ses armées sur la longue durée, de l'Édit de Nantes à la fin de l'Ancien Régime en s'intéressant aux soldats étrangers comme aux regnicoles. Si l'armée fait figure d’espace beaucoup plus ouverts que d'autres pans de la société et de l’État monarchique à l'altérité confessionnelle, l'étude des modalités concrètes de la gestion des minorités confessionnelles par le pouvoir royal atteste sur la longue durée la permanence des logiques d'invisibilisation et de relégation, notamment spatiale, du culte hétérodoxe. Les relations entre les soldats non-catholiques d'une part, les autorités et les populations d'autre part oscillent entre accommodements, compromis, tensions, conflits et crispations. Si le service armé du roi de France s'accompagne parfois d'un changement d'identité confessionnelle, l'impôt du sang excuse aussi, dans une certaine mesure, la « macule de l'hérésie ». C'est donc cette "tolérance militaire", dans la conception très limitée que donne l'époque moderne à ce terme, pensé comme le fait d'endurer, de supporter ce qu'on a pas le pouvoir de supprimer, qui sera l’objet de son propos le 7 décembre.