Le fonds ancien de la bibliothèque
Origine et constitution du fonds patrimonial
En 1681, le supérieur de l’abbaye de Saint-Jacques, François d’Aligre (1630-1712), offre à Provins sa bibliothèque personnelle de dix mille volumes, tant imprimés que manuscrits, à la condition que ce fonds soit conservé à l’abbaye.
Après la Révolution, cette bibliothèque est transférée à l’Hôtel de Ville, et les fonds confisqués à huit institutions religieuses locales y sont agrégés. En 1821, un incendie ravage le bâtiment et seule une petite partie des ouvrages est alors sauvée. Mais en 1836 le fonds est reconstitué et ce qui n’a pas brûlé est complété par des rachats de livres. L’accroissement se poursuit tout au long des XIX ͤ et XX ͤ siècles par divers dons, legs et acquisitions qui permettent de reconstituer progressivement une chaîne documentaire continue sur l’histoire de Provins du XII ͤ siècle à nos jours.
L’ensemble des collections, encyclopédiques ou patrimoniales, comprend à ce jour 100 000 documents, imprimés : 16 titres de périodiques régionaux de 1838 à nos jours, plus de 1000 manuscrits de 1137 à nos jours, 11 incunables, 350 volumes du XVI ͤ siècle, environ 3000 volumes du XVII ͤ siècle et 8000 du XVIII ͤ siècle, le reste datant du XIX ͤ et du début du XX ͤ.
Parmi les œuvres exceptionnelles conservées au Fonds Ancien : un antiphonaire du XIII ͤ, quelques livres à peintures du XIV ͤ au XVII ͤ siècle, deux éditions rares incunables – un Térence imprimé à Lyon en 1491 par Mathias Huss et un livre d’heures imprimé vers 1497 par Thielman Kerver – la custode du XV ͤ siècle, écrin gainé de cuir décoré de rinceaux de feuilles d’aristoloches, de monstres hybrides et de médaillons, renfermant une charte de 1176, quelques unica d’éditions parisiennes du XVI ͤ siècle parmi lesquels les Heures de Notre-Dame imprimées à Paris par Geoffroy Tory en 1531.
Le noyau du fonds plus récent est principalement constitué du fonds de l’abbé Pierre Nicolas Ythier (1738-1809), doyen du chapitre de Saint-Quiriace, complété au XIX ͤ par le fonds des frères Félix et Emile Bourquelot qui se sont attachés à développer les collections et la connaissance de l’histoire provinoise. Félix Bourquelot (1815-1868) et Emile Bourquelot (1824-1896), ont légué l’intégralité de leurs bibliothèques et papiers personnels.
Viennent s’ajouter les fonds:
Maximilien Michelin (1788-1863), bourgeois provinois, médecin et collectionneur, particulièrement riche en manuscrits touchant l’histoire de Provins.
Lebrun provient de Pierre-Antoine Lebrun (1785-1873), membre de l’Académie française et de la Chambre des Pairs.
Marie-Jules-César Lelorgne de Savigny (1777-1851), naturaliste, membre de l’expédition de Bonaparte en Egypte, et membre de l’Institut d’Egypte.
André Lefèvre (1834-1904), archiviste-paléographe et professeur à l’Ecole d’anthropologie avec en particulier un livre et un album sur la vallée du Nil avec des photographies originales de 1863.
Justin Bellanger (1833-1917), bibliothécaire, littérateur et chroniqueur dans les journaux locaux.
Emile Dodillon (1814-1914), vétérinaire épris de littérature, collectionneur d’autographes.